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Hexagone à l'agonie
23 avril 2006

Schématisation de l'ordre et du pouvoir

familleAvez-vous déjà constaté comme notre vie semble se résumer à une reproduction sans fin d'un schéma, imposé par on ne sait qui, comme si, quoi qu'il arrive au cours de notre existence, nous étions condamnés à tenter de reproduire, d'imiter un procédé que nous aurions déjà vu.
Ceci serait sans grande importance si il s'agissait uniquement de la manière dont nous prenons notre petit déjeuner mais il semblerait que ce qui fût pour l'humanité une force (c'est quand même grâce à notre pouvoir d'imitation que, avant l'écriture, nous avons pu nous transmettre le savoir acquis et ainsi évoluer rapidement) soit devenu, pour l'être humain en tant que tel au sein d'une société, une faiblesse.

Partons de notre naissance, nous baignons alors dans un cocon familial où les rôles sont très souvent très bien répartis.
Le schéma classique est le suivant:
Un père ou une personne le plus souvent de sexe masculin qui incarne l'ordre, l'autorité et représente la vue brutale mais réaliste du monde.
Une mère ou une personne le plus souvent de sexe féminin qui incarne la tendresse, la douceur et donne une vision souvent plus asseptisée du monde.
Un environnement (frère(s), soeur(s), cousins(s)) qui représentent le monde autre, ceux avec qui nous sommes en concurrence pour être bien vu et aimé par les autorités (père et mère).
Dans la petite enfance, nous somme persuadés que nos parents sont forcément infaillibles et dès lors, nous acquérons une vision des objectif de note vie (ce qui fait le bonheur de mes parents fait aussi le mien, je détiens donc dans ce schéma les clés de mon bonheur futur).
Nous savons que nos parents feront tout pour nous et qu'ils se sacrifient pour nous.
Le temps passant, notre vision du monde s'améliorant, nous prenons conscience que l'ordre et le pouvoir que représentaient nos parents sont finalement peu de choses et que eux aussi sont soumis à des "forces" supérieures.
Nous réclamons alors notre indépendance, notre droit à la prise de décision, à l'autonomie. Ce pouvoir nous devient insupportable et nous devenons alors adultes.

A partir de ce moment là, nous entrons dans une logique dont il semble que toute la société ne puisse sortir.
Le peuple est soumis aux pouvoirs de l'état. Quand je dis qu'il est soumis, je ne dis pas que nous vivons dans une dictature, je dis que c'est nous même qui réclamons cela. Dans notre vie quotidienne, nous avons besoin de savoir (ou de croire) que "quelqu'un" (et finalement peu importe qui ou quoi pourvu que nous ne nous sentions pas responsables) est aux commandes et prêt à prendre les bonnes décisions.
Ce pouvoir, si on y regarde bien propose deux grandes tendances, deux manières de diriger.
Une réaliste orienté vers le travail exigent souvent des sacrifices, essayant de préparer l'avenir en demandant à chacun un maximum d'autonomie.
Une plus orientée vers le social, favorisant les aides et les protections, demandant aux plus chanceux ou aux plus courageux d'aider les plus faibles.
De la même manière que lorsque nous étions enfants, ce pouvoir nous devient parfois insupportable, nous changeons alors notre fusil d'épaule et nous pensons que si tout va si mal, c'est évidemment parce que c'est tel parti qui est au pouvoir. Si c'était tel autre, tout serait différent...
On nous explique alors que tous ces gens, de toute manière, ne font pas cela pour eux, pour satisfaire leur propre ambition mais uniquement par sens du devoir et du sacrifice. Ils sont totalement dévoués à la cause de la société ...merci!
Le grand show se met alors en place, mettons cette tête à la place de celle-ci, la balle change de camp mais finalement, se sont toujours les mêmes joueurs qui restent sur le terrain!

Quelques uns peut-être, sont attirés vers des pouvoirs encore supérieurs. Sur terre, rien de bon de toute manière, le vrai dirigeant est ailleurs. Donnez lui le nom qu'il vous plaira mais il semble que là aussi, un petit schéma apparaisse sous nos yeux ébahis. Un père autoritaire bienveillant, une mère pure et attentionnée, un fils qui s'est sacrifié pour nous et à qui on doit tout...

Finalement, rien de bien original dans tout cela. Doit on en déduire que nous sommes incapables de fonctionner autrement?
J'ose espérer que non et que l'explication est simplement que nous n'avons, pour le moment, pas trouvé de "meilleur" modèle à reproduire.

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